samedi 5 février 2011

Les projets étudiants

Dans le cadre de la découverte du milieu professionnel, les étudiants de l’Agro ont réalisé une semaine de projet au mois de novembre. Nous étions répartis par groupe de 4 à 8 étudiants. Les localités étudiées furent très variées ; de Lille à Bayonne en passant par Clermont-Ferrand ; les thèmes ont été tout aussi divers avec l’étude de zoo jusqu’à l’approche de filières biodynamiques dans la production viticole du bordelais...
Cette semaine fut bénéfique pour l’ensemble des groupes autant dans la découverte des filières que dans l’approche d’ingénieur donnée à ces projets.
Le rendu a permis aux étudiants de présenter leur projet à un public très intéressé…

Nous vous proposons de découvrir l’un de ces projets :

Avenir de la production laitière en montagne après la fin des quotas laitiers en 2015


Les trois étudiants du projet sur l'avenir de l'élevage laitier après la fin des quotas.


1. Contexte
Dans le contexte actuel de profondes réformes de la PAC, nous nous sommes intéressés à l’un des points qui soulève beaucoup de doutes et de craintes dans le milieu laitier. Cette mesure va dans une logique dictée par l’OMC de dérégulation des marchés. En effet, il est prévu dans ces réformes, la suppression des quotas laitiers en 2015 qui sont à l’origine destinés à réguler le marché européen. La levée des quotas inquiète les agriculteurs quant à leur capacité à faire face à une nouvelle concurrence : interrégionale (Grand Ouest avec les autres régions).

Nous avons situé notre étude dans une zone montagnarde de forte production : l’Auvergne (5ème rang français au niveau de la densité de producteurs). Cette zone de moyenne montagne a une production contrainte par des conditions défavorables : climatique, liées au relief… Notre attention s’est portée sur le Puy de Dôme et le Cantal, où la quasi totalité du territoire est en zone de production AOP (Appellations d'Origine Contrôlée). Les AOP Cantal et Saint-nectaire seront étudiées ici.

Nous avons voulu comprendre l’organisation de la production laitière dans cette zone. Notre but était plus particulièrement de comprendre quelles étaient les différentes stratégies envisagées par les acteurs pour faire face à la suppression des quotas.

Il s'agissait de comprendre comment une zone de moyenne montagne peut rester concurrentielle après l’arrêt des quotas.


2. Méthodes utilisées
Nous avons lu 5 dossiers avant de partir sur le terrain afin de mieux cerner le sujet. Ces dossiers nous ont été proposés par M. Perrot de l'Institut de l'Élevage. De plus, nous avons lu un dossier de la Chambre d'Agriculture sur le Bilan de santé de la PAC (2009) .
Sur place, nous avons rencontré 3 personnes au niveau de la formation et du conseil. Tout d'abord, la directrice du CFPPA et le directeur technologique de l'Ecole Nationale des Industries Laitières et Viande d'Aurillac (15) et aussi Mme Beaumont de l'EDE du Puy de Dôme. Nous avons aussi rencontré 5 agriculteurs à différentes altitudes (de 750m à 1200m) dans 2 départements différents (Cantal et Puy de Dôme). Enfin, plus au niveau de l'aval de la filière, nous avons échangé avec M. Savignat, éleveur laitier et administrateur SODIAAL Union (Coopérative laitière produisant du St Nectaire laitier), Vice-président de l'AOP St Nectaire et Mme Sarliève membre du bureau de l'AOP St Nectaire.


Des vaches laitières d'une exploitation visitée


3. Résultats de l'étude
Les exploitations étudiées reposent sur une forte valorisation de l'herbe, jusqu'à 100% de la surface en prairies permanentes chez certains. On distingue 2 groupes dans nos 5 exploitations enquêtées. Tout d'abord, un premier composé des 2 exploitations les moins productives (niveau d'étable d'environ 5000L/vache/305jours) et aux altitudes les plus élevées. Ces 2 exploitations nourrissent exclusivement leurs vaches d'herbe pâturée et de fourrages conservés secs (foin), imposés par le cahier des charges pour l'éleveur en AOP Cantal Haute-Herbage et par conviction pour l'éleveur en AOP St Nectaire Fermier. Elles recherchent à diminuer le plus possibles leurs charges variables (pas d'IA, pas de suivi technique par exemple). Un deuxième groupe composé des exploitations les plus productives ressort. Ces 3 exploitations livrent en laiterie pour une valorisation en AOP St Nectaire Laitier avec un niveau d'étable d'environ 8000L en moyenne. Les vaches sont nourries à base d'herbe pâturée et conservée de l'exploitation ainsi que d'achats de maïs épi ensilés, de pulpe de betteraves, correcteur azoté et céréales aplaties s'il y a présence de céréales sur l'exploitation. Le fait d'avoir une autre production est caractéristique du second groupe. Cela permet de diversifier la source de revenu. Cependant, comparativement aux références Agreste, il apparaît que les exploitations enquêtées sont beaucoup plus importantes que la moyenne (80% des exploitations ont un quota supérieur à 400 000L alors que selon les sources Agreste, seulement 5% le dépasse).
En discutant avec les différents acteurs, voici brièvement 2 résultats que nous pouvons dégager. Il ressort que le niveau d'endettement est un élément important à prendre en compte afin de mieux appréhender l'après quota. Par exemple, nous avons vu un éleveur qui n'avait plus d'endettement (tous les bâtiments auto construits il y a 30 ans …) alors qu'un autre venait de faire construire un bâtiment, une salle de traite et un atelier de transformation neufs. Il semble donc logique que tous les agriculteurs ne sont pas sur le même pied d'égalité. Le coût de production est le deuxième résultat important engendrant une déstabilisation pour les producteurs. A cause des contraintes climatiques, les éleveurs sont obligés d'acheter beaucoup d'aliments, aussi, à cause d'un manque d'entente entre les agriculteurs, ils n'achètent pas de matériel en copropriété. 

Le massif du Sancy dans le Puy-de-Dôme


En somme, afin que les agriculteurs affrontent mieux l'après quota, certaines alternatives  ressortent. Tout d'abord, il faut continuer d'utiliser les AOP mais aussi de les renforcer, car ce sont des sources de création de valeur-ajoutée (+30 à +50€/1000L). Le développement du paysage et son entretien semblent être des points importants afin de favoriser l'aspect touristique de la région, ainsi, fournir des clients pour consommer. De même, l'image du paysage doit être plus valorisée dans les campagnes de promotion. La vente directe est une alternative au maintien du revenu, cependant, les agriculteurs doivent se former car il s'agit d'un métier à part entière. De plus, si trop d'agriculteurs se lancent dans la vente directe, il y aura une saturation du marché. Ainsi, l'agriculteur étudié vend sur un marché à plus de 100km afin d'élargir le rayon de vente. Enfin, nous avons perçu des problèmes sociaux. En effet, l'intérêt d'acheter du matériel en commun ne semble pas acquis dans l'esprit des agriculteurs. Cela provient du fait que les agriculteurs essaient d'apparenter leur réussite économique à travers le matériel présent dans la cour de ferme.

Coralys, Thomas et Pierre-Henri.

11 commentaires:

  1. Les vaches sont des holstein? il n'y a pas de race spéciale pour faire du st nectaire? les holstein sont suffisamment adaptées à la montagne?

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  2. Ce sont des holsteins, non en fait en saint nectaire aucune race est rejetée (sf peut être la jersiaise, j'ai un doute). Les prim'holstein ne craignent pas le froid.

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  3. Et ben moi je l'ai eu en live cette restitution de projet !! J'en ai de la chance, hein ? ;-)

    Bravo à vous 3 !

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  4. Je me doutais bien qu'aucune race de vaches ne craignait le froid de nos latitudes apres l'eloge enflamme qu'a fait D. Sauvant sur les ruminants et leur adaptation ^^
    je parlais plutot du terrain des paturages, puisqu'on nous a dit qu'il fallait souvent des vaches plus rustiques (comme l'aubrac) lorsque le terrain est accidente

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  5. En fait, dans la région étudiée, nous étions sur des plateaux dc la pente n'est pas trop importante. De plus, l'herbe est d'assez bonne qualité, certes les P-H n'expriment pas le même potentiel que si elles étaient en Bretagne. En plus, les éleveurs apportent des concentrés en plus donc le déficit éventuel du à l'herbe est compensé.

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  6. Ok, merci beaucoup :)

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  7. Super projet !! Et bravo pour les réponses aux questions en commentaires, c'est super sympa !! D'ailleurs, merci à anne-clo de poser des questions intéressantes !! ^^

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  8. C'est un travail digne d'un futur ingénieur tout ca !!! Félicitations

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  9. j'aurais voulu savoir si vous aviez des documents concernants la plus value obtenue grace aux Aop et notament l'aop st Nectaire ?

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